Après 5 ans de vie professionnelle, j’ai décidé de reprendre mes études en septembre prochain. Pourquoi une telle décision, alors qu’il est si facile de se contenter d’un confort salarial ? Je vous explique tout aujourd’hui. Et vous raconte également pourquoi ces photos conviennent parfaitement à l’illustration de mes propos.
Un changement de cap
Il y a 5 ans, j’étais étudiante en stage à New York pour une marque de prêt-à-porter masculin. Je terminais mon année de master en management de la mode, persuadée que je pourrais faire la différence dans ce milieu, en apportant ma sincérité et ma volonté de défendre de bons et beaux produits. C’était le pied : je me prenais pour Carry dans Sex in the City du haut de mes 21 petites années.
Après un rude retour à Paris, une année de divers CDD et de fausseté, j’ai été forcée de réaliser – grâce ou à cause d’un petit burn out – que ce monde impitoyable de la mode n’était peut être pas fait pour moi. Pas du tout, même. C’est alors que j’ai vécu – on peut le dire – une traversée professionnelle du désert, paniquée à l’idée d’avoir étudié quelque chose que j’avais fini par détester.
En 2015, j’ai débuté un coaching professionnel qui m’a mené là où j’en suis aujourd’hui : pour terminer la formation, je devais rencontrer des personnes exerçant les métiers qui m’intéressaient. Parmi elles, il y en a une qui m’a poussé – sans le savoir – à développer ma conscience du monde, de l’environnement, d’autrui.
Un service civique, du bénévolat, un CDD… Au total, quasiment 3 ans d’expériences qui m’ont ouvert la voie vers cette reprise d’études qui me tient tant à coeur.
Une décision longuement réfléchie
Reprendre ses études après 5 ans d’expériences professionnelles n’est pas chose commune, du moins en France. C’est quelque chose de beaucoup plus courant dans les pays anglo-saxons, notamment aux Etats-Unis où la plupart des étudiants suivent 4 années dites « générales » puis vont travailler et retournent éventuellement se spécialiser vers 25, 26 ou 27 ans.
Reprendre ses études, c’est aussi accepter de (re)devenir dépendant de ses parents dans certains cas, de se mettre en difficulté financière (et par là, j’entends « prendre un prêt ») dans d’autres, et pour la majorité, de voir sa vie sociale largement s’atténuer. Cette décision non sans conséquence, vaut d’être murement réfléchie.
Quand je dis « longuement réfléchie », je ne déconne pas : il m’aura fallu 3 ans. Trois ans où à chaque rentrée scolaire, une petite voix s’exprimait timidement en moi : « et pourquoi pas toi ? ». Pourtant, j’avais déjà lancé le projet auparavant :
– Concours du Celsa en 2015 : FAIL.
– Candidatures à 2 formations en médiation culturelle en 2016 : FAIL.
Rien en 2017, bien que je ressentais une légère frustration professionnelle de ne pas pouvoir aller plus loin, être plus experte, apporter de vraies connaissances à mes domaines de prédilection : l’écologie et la solidarité.
Au début de cette année, l’idée s’est exprimée avec plus d’aplomb et un projet plus solide. 6 candidatures – j’ai postulé à des M1 et M2 – et 2 entretiens oraux plus tard, j’ai été acceptée, non sans fierté, dans 2 écoles prestigieuses.
L’esprit serein
J’ai toujours considéré que si quelque arrive ou n’arrive pas, c’est que cela doit être ainsi, qu’il ne faut pas chercher à combattre mais plutôt à comprendre et se dire que quelque chose nous attend, ailleurs. Cela peut paraître candide et abstrait, mais l’idée devient concrète dans de très nombreuses situations.
Ainsi, si je n’ai pas été acceptée au Celsa ou dans d’autres écoles auparavant, c’est que d’autres choses m’attendaient. Ces choses, ce sont les expériences qui ont formé mes convictions et les valeurs que je veille à transmettre ici, et ailleurs, et qui aujourd’hui m’amènent à vous raconter le pourquoi du comment.
J’ai volontairement choisi d’illustrer mes propos avec ces photos prises sur ma plage préférée de la presqu’île de Crozon : elle représente une immensité sereine, encrée. Ces photographies font écho à l’état d’esprit avec lequel j’aborde ce changement de vie à venir.
Mais d’ailleurs, que vais-je étudier ?
3 ans d’expérience dans le secteur associatif orienté vers le développement durable et la solidarité, vous n’avez pas une petite idée ?
Allez, trêve de suspens ! Je suis fière de vous annoncer que je débute un master 2 en économie sociale et solidaire à l’Institut Catholique de Paris. Ethique d’entreprise, développement durable, RSE, économie sociale, etc… Voilà de quoi mes journées seront faites ! J’ai hâte de pouvoir remplir ma petite tête de tous ces enseignements, et j’espère pouvoir les partager d’une manière ou d’une autre avec vous. C’est le début d’un nouveau chapitre, ou même, d’un nouveau livre… 🙂
xoxo
Elena sans H
Ce n’est pas une décision facile mais c’est super que tu aies osé! Bravo! Je suis sûre que ça va te plaire 🙂
J’en suis sûre également! Merci 🙂
Yey! Bravo Elena! La vie est faite de plusieurs cheminements. Pareil pour moi 🙂 Il faut s’épanouir, se questionner, sortir du « comfort zone », s’enrichir et avancer toujours! A bientôt sans doute!
Daphne JG.
Eh oui, c’est tout à fait ça! Le tout, c’est de s’écouter et tout ira bien. 🙂
A bientôt!
Alors là, je te dis bravo Elena! Et je dois avouer que c’est avec beaucoup de fierté que j’écris ces quelques mots, parce que tout comme toi, cela va faire quelques temps que je pense également à reprendre mes études dans un domaine qui n’a rien à voir avec celui pour lequel j’ai été formé: Master 2 en finance et travaillant pour les banques, mais après quelques incursions dans ce domaine auquel je n’avais pas pensé après le bac, je me rends compte que ce que j’ai toujours aimé c’est … l’architecture LOL) … Mais je n’ai pas encore sauté le pas. Alors tu comprends que je sois admiratif devant le fait que tu aies osé faire ça. Dans tous les cas, je te souhaite plein d’épanouissement et encore bravo 🙂
Merci Yacouba pour ton message. 🙂
En France, on nous oblige à prendre un choix très rapidement après le BAC, avec très peu de maturité et aucune idée de la tonne de métiers qui existe en réalité. Je trouve que c’est dommage et que cela devrait être davantage valoriser de vouloir se réorienter.
Je comprends que tu hésites à reprendre tes études pour faire de l’architecture, car cela demande encore plus d’investissement de temps. Peut être que tu peux d’abord te lancer avec des stages, du bénévolat et voir si cela te plaît vraiment ?
Je pense que la vie est trop courte pour que l’on soit frustré par un travail qui occupe 70% de notre temps…
Alors, fonce ! 🙂
[…] déterminée. Après quelques années elle a décidé de reprendre ses études. Elle a fait un master en économie solidaire et logique de marché où elle a pu rencontrer beaucoup d’intervenant.e.s de qualité qui ont nourri son désir […]