Deux ans que cette rubrique dédiée à mes lectures préférées était en suspens. Deux ans que j’avais perdu le goût de lire, au profit de soirées Instagram/Netflix. Et puis cet été, d’avoir passé du temps seule, d’avoir eu besoin de déconnecter de tous ces outils virtuels, m’a mené à la reconquête de mon moi “lectrice-assidue”.
Pourquoi avoir choisi cette lecture ?
La lecture, c’est vraiment un terrain d’exploration pour ouvrir son esprit à ce qu’on ne connaît pas, pour développer son analyse critique ou tout simplement pour s’échapper un peu de sa propre réalité. Tout dépend du genre que l’on choisit d’aborder.
Après une année à construire, développer et aiguiser mes réflexions en économie sociale et solidaire, j’avais très envie de passer à la suite, celle que je considère comme étant une forme de continuité vers mes engagements écologiques. C’est pourquoi, j’ai acheté tout un tas de bouquins pour comprendre un peu mieux le féminisme, l’écoféminisme ou plus spécifiquement, la sexualité (qui pour moi est intimement liée à la quête de son féminisme). C’est comme si finalement, j’avais besoin de développer et de mieux comprendre ma relation au corps tout en poursuivant une réflexion plus intellectuelle sur ces sujets si complexes et pourtant essentiels à son bien-être en tant que femme. Alors voilà… On reprend cette rubrique “bouquinons” en mettant les pieds dans le plat de la sexualité grâce à Martin Page. Bon, je préfère préciser : je ne suis pas critique littéraire. Je fais juste en sorte de vous donner envie de lire ce bouquin, voilà tout. 🙂
J’introduis cette lecture avec une forme d’ôde à la quête de mon féminisme, de ma féminité. A mon sens, un homme peut être féministe (s’il a le courage de lire, d’apprendre et de s’inspirer des femmes). Malgré cette longue introduction – pardonnez mon enthousiasme à l’idée de reprendre cette rubrique – relativement auto-centrée sur la femme, sachez d’abord que je recommande cette lecture à toutes les personnes : femme, homme, hétéro, homo, peu importe votre orientation sexuelle ou votre genre, finalement.
Ce que ce bouquin m’a apporté
Et pourquoi suis-je si emballée par cette lecture ? Parce qu’elle m’a libéré. Bon, ça fait très cliché de dire ça. Mais disons qu’à travers ses lignes, l’auteur nous emmène dans sa réflexion face à cette volonté inconsciente – ou presque – de la société, nous poussant à croire que l’acte de la pénétration est l’apogée, que dis-je… le passage obligé d’une vie sexuelle épanouie.
Même si au fond, je savais que nous manquons souvent de curiosité quant à l’exploration de nos corps, disons que de voir ces mots posés sur du papier change la donne. C’est comme si finalement, on vivait une sorte de déclic, on se dit que toutes ces années on a été soumis.e à un autre diktat made in patriarcat. Comme s’il en manquait. Ce qui est aussi intéressant, c’est que pour une fois, les femmes ne sont pas les seules à en pâtir. Les hommes sont eux aussi soumis à une forme de pression sociale à passer par cette étape de l’acte sexuelle. Qui n’est finalement pas une étape, mais plus un des nombreux éléments dont nous avons à disposition pour satisfaire ce qui est de l’ordre de l’appétit.
Mais alors, pourquoi est ce qu’une pratique aussi fréquente est-elle aussi taboue ? Que ce soit parce qu’on apprécie cet acte ou parce qu’il nous révulse. Pourquoi est-ce que les hommes ont si peur de se faire pénétrer alors qu’ils ne se gênent pas pour pénétrer à tout va ? Telles sont les questions soulevées dans cette lecture. Tout comme le souligne Martin Page, la majorité des témoignages reçus et qui constituent la troisième partie du bouquin, sont rédigés par des femmes, sont des expériences positives et négatives de femmes et de leur rapport à la pénétration. A quand davantage de dialogues entre femmes et hommes à ce sujet ?
Mes recommandations
Au-delà de la pénétration vous accompagnera dans les prémices d’une réflexion sur votre sexualité. Vous aurez également une partie consacrée au rôle des maisons d’éditions dans la publication de ce genre d’ouvrage. Et enfin, la partie la plus intéressante et intense reste celle des témoignages.
Faire une pause entre chaque histoire de vie était pour moi nécessaire. C’est donc ce que je vous recommanderai également.
Si vous souhaitez vous procurer ce bouquin avant sa réédition de janvier, vous pouvez le faire uniquement dans 3 librairies : Le Monte en l’Air à Paris, au Mollat à Bordeaux ou un libraire à La Rochelle (pas d’autres précisions, désolée !). Vous pouvez également vous offrir la version numérique juste ici. Et si vous souhaitez faire partie d’un cercle vertueux de lecture, contactez-moi via le formulaire de contact en haut de page car j’ai quelque chose à vous proposer.
En attendant d’avoir votre retour sur cette lecture, je vous souhaite une belle exploration de votre érotisme et de vos corps.
xoxo
Elena sans H