J’aurais pu aussi nommer cet article : “est-ce éthique d’être payée pour bloguer ?” ou encore : “faut-il rémunérer les créateurs de contenus engagés ?”. M’enfin, j’ai préféré aller droit au but : je crée des contenus sponsorisés. Pas tout le temps, mais parfois. Ce sont des contenus créés pour des marques et pour lesquels je suis payée. Ayant constaté entre dix et vingt désabonnements sur Instagram à chaque partage de contenus sponsorisés, j’ai pensé qu’il était nécessaire de vous dire pourquoi cela m’arrive d’être payée pour ce que je produis ici et là.
Temps de lecture : 5 minutes.
Avant propos :
Je propose cet article pour faire preuve de transparence et de sincérité envers ma communauté et mes lecteur.rice.s, afin d’exposer pourquoi je veux et je dois proposer des contenus sponsorisés.
Toutefois, j’espère aussi que les marques y verront une forme de message bienveillant afin d’en finir avec une forme de dévalorisation de mon travail.
Sachez également que seulement 40% de mes contenus sont des contenus sponsorisés. Le reste, c’est du bénévolat. Je vous invite à lire cet article rédigé par Céline du blog Iznowgood. Elle y parle de la nécessité de rémunérer les créateur.rice.s de contenus engagés, et du syndrome de l’imposteur.
Un contenu sponsorisé, c’est quoi ?
C’est un contenu pour lequel un blogueur, instagrameur, youtubeur, etc va être payé en échange d’une production originale. Cela peut être aussi bien de la mise en avant d’un produit, d’un concept, d’une marque à travers une vidéo, un IGTV, un post Instagram, un article de blog ou même des stories.
Le plus souvent:
- Une marque contacte directement le/la créateur.rice de contenus (ou passer par une agence) pour proposer la mise en avant de ce qu’elle propose.
- Une fois la demande reçue, le/la créateur.rice va faire une proposition en suivant sa ligne éditoriale en l’adaptant à la demande de la marque/de l’agence.
Maintenant que les bases sont posées, je vais vous parler de mon point de vue: comment je fonctionne, pourquoi je suis rémunérée, quels sont mes projets pour la suite.
Ma vision du contenu sponsorisé
Je vais proposer des contenus uniquement sur des sujets liés à l’engagement : écologie, féminisme, mode éthique, etc.
Je les crée pour chaque marque afin de mettre en avant leurs engagements, leur éthique.
Comment je choisis mes partenariats ?
Je m’appuie sur les connaissances et compétences acquises durant mes formations et expériences professionnelles pour choisir les partenaires avec qui j’ai envie de travailler. Comme précisé : ce sont avant tout les marques qui me contactent.
Lorsqu’une marque me contacte pour réaliser un partenariat, je fais quelques recherches sur la marque. Je m’assure d’abord qu’il ne s’agit pas de greenwashing ou de social washing. Pour cela, je vais me renseigner sur un pays de fabrication, les conditions de fabrication, les matières utilisées, la cohérence de la démarche, la transparence. Si par exemple, une marque ne fabrique pas dans une usine labellisée SA 8000, je vais demander des photos ou des vidéos montrant l’atelier de fabrication. Bref, j’enquête.
Ensuite, le rapport avec la marque est tout aussi important. Quand la marque respecte mes critères et ma liberté dans la création de contenus, je me lance !
Parfois, j’ai conscience que le produit aura besoin de s’améliorer pour être au top, j’en parle car mon objectif est de présenter une initiative/un concept qui va dans le sens des valeurs que je défends.
Lorsque je contacte une marque, c’est avec un projet bien précis en tête comme l’article sur les culottes menstruelles ou encore celui sur les soutien-gorges et c’est toujours de manière bénévole (même si je comprends que je peux aussi intégrer de l’affiliation parfois – mais vu que je me positionne pas comme une incitatrice à l’achat, ça me rapporte très peu).
Enfin dans tous les cas, mes deux critères principaux sont :
- Est-ce que la marque respecte ma charte d’engagement ?
- Est-ce que je me sens à l’aise avec la marque ?
Comment je m’organise ?
En général, pour un article de blog, il faut compter au moins 1 journée de travail.. Pour un post Instagram, au minimum ½ journée de travail, sans compter les stories.
Je ne vous sortirai pas l’expression capitaliste “le temps, c’est de l’argent”, parce que c’est nul….Mais voyez comme cela peut être énergivore !
En plus de ça… je travaille 4 jours par semaine pour une entreprise dans le secteur de l’éducation. J’ai souhaité ce temps partiel afin d’avoir du temps, en dehors du weekend pour ce blog et Instagram, ainsi qu’un projet de bénévolat (oui, en plus). Constat : ce n’est pas suffisant : je bosse le vendredi, les week ends et aussi le soir, quand je rentre de ma journée de travail (parfois même pendant le déjeuner ou tôt le matin). Bref, c’est un peu non stop.
J’y trouve beaucoup de satisfaction, j’y consacre beaucoup d’énergie. Mais tenir sur la durée est vraiment difficile, je m’épuise vite. Aujourd’hui, je n’ai pas du tout la stabilité financière pour pleinement vivre de ma création de contenus.
Je fais des contenus sponsorisés…
… mais ça ne me suffit pas
C’est une belle reconnaissance que d’être contactée par une marque qui aime mon travail et qui me fait confiance. Mais la plus belle reconnaissance, c’est de voir que je propose des contenus qui plaisent à ma communauté grâce aux partages, aux commentaires, et au développement de celle-ci.
Aujourd’hui, je me mets (un peu trop) la pression pour “compenser” le fait que je travaille 4 jours par semaine. J’ai envie de mettre en avant de belles initiatives.
En octobre, j’ai proposé chaque semaine un nouveau contenu sponsorisé… Sauf que, ce n’est pas ce qui vous plaît le plus.
Ce qui vous plaît le plus aujourd’hui est ce qui me passionne : mes contenus originaux et engagés.
C’est un truc qui m’anime réellement : j’adore écrire, fouiller, chercher des infos, analyser les choses, me creuser la tête. J’adore que ça puisse s’allier à de l’esthétique, de l’image, de la créativité pure. Tout cela, je le fais aussi parce que j’aime partager ce que j’apprends.
… mais j’ai décidé de me consacrer aux contenus bénévoles
J’ai pris conscience que je ne me sens pas forcément à l’aise de vous proposer régulièrement des contenus sponsorisés. Pourquoi ?
Car c’est du temps en moins consacré à des contenus qui me tiennent à coeur. Ensuite, parce que ces contenus sponsorisés m’emprisonnent dans une forme d’obligation qui aujourd’hui, ne me convient plus.
Et puis… ce n’est vraiment pas évident d’être créatrice de contenus en étant une “nano-influenceuse” (moins de 10 000 abonnés). Les marques vont souvent négocier à la baisse nos tarifs. Cela participe une certaine forme de dépréciation de ce que l’on produit car on n’a pas “un certain nombre d’abonnés”.
Bon, c’est clairement de ma faute parce que j’ai la flemme infinie de suivre les règles d’Instagram pour se faire connaître.
Toutefois, quand je parle d’une marque c’est parce que j’en suis convaincue. Convaincue par sa démarche, par sa sincérité et sa cohérence. Créer des contenus sponsorisés, c’est aussi se pousser dans ses retranchements, aller toujours plus loin dans sa créativité pour produire des contenus qui changent, qui vont faire réagir. Il y a donc du bon… sinon je m’emmerderais pas !
Pour toi, public : j’ai décidé de freiner le nombre de contenus sponsorisés pour consacrer davantage de temps à mes projets personnels pour ce blog. En échange, partagez-les autant que vous pouvez ! *wink-wink*
L’info en plus
Avez-vous rémarqué ces comptes à rebours annonçant la sortie d’un article ?… Vous pensez que c’est pour vous ? Alors, oui. Mais pas que.
C’est avant tout pour me mettre la pression et publier un article à une date, une heure précise ! Je suis tellement perfectionniste (et procrastinatrice hein, on va pas s’mentir), que je peux repasser des heures et des heures à tenter d’améliorer les choses.
Mon point de vue sur l’influence green ?
C’est la question que l’on m’a posé dans le podcast En Route Mauvaise Troupe. Je vous invite vivement à écouter l’épisode dans laquelle je suis interviewée pour découvrir mon point de vue à ce sujet.
xoxo
Elena sans H