Une semaine déjà que les talibans ont regagné Kaboul, la capitale de l’Afghanistan. Depuis, les associations, personnalités publiques, femmes, hommes, de partout dans le monde s’inquiètent pour l’avenir du pays et notamment des femmes afghanes. On sait quel sort leur sera réservé si elles ne trouvent pas refuge ailleurs. La situation est terrible et je n’ai toutefois pas pu m’empêcher de me poser cette question : pourquoi s’inquiète-t-on davantage de l’Afghanistan que de tous les autres drames autour de nous ? Sans rentrer dans un travail journalistique, j’ai quand même lu quelques articles pour faire le point… En finissant avec des pistes pour aider les femmes afghanes.
Un point sur la situation en Afghanistan
Dimanche 15 août, les talibans envahissent Kaboul. 20 ans après avoir été chassés par les troupes américaines, ils reviennent sur les terres devenues symbole de leur régime oppressif.
Depuis, les habitants tentent de fuir pour éviter les répressions talibanes : humiliations, tortures, meurtres, viols.
“ce sont des milliers d’Afghanes et d’Afghans qui craignent des persécutions ou dont la vie est menacée, notamment toutes celles et tous ceux qui se sont engagés pour la liberté, les droits de femmes, ou qui ont tout simplement eu une activité intellectuelle ou artistique jugée non conforme aux lois des talibans.” source :
Pourquoi le président Macron a parlé de “flux migratoires” ?
La Constitution de 1946 affirme que “tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République”. Ainsi, le droit d’asile est alors un droit fondamental, reconnu par le Conseil constitutionnel et qui invoque la République française comme un pays devant accueillir les personnes afghanes souhaitant être accueillies ici.
Sauf que… le lundi 16 août, Emmanuel Macron, à travers ses déclarations, n’a finalement fait aucune déclaration sur le droit d’asile. Il a fait le choix d’utiliser le terme de “flux migratoires” : Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants. Il ne faut pas oublier qu’il n’a pas sorti ce terme de son chapeau. Tout est préparé.
Draguer les électeur.rice.s d’extrême droite
Cyril Dion a tweeté l’évidence : Macron drague les électeurs d’extrême droite. Plutôt que de penser aux femmes, enfants et hommes en danger de mort, il s’inquiète de sa réélection.
Est-ce pourtant un positionnement si scandaleux, quand on sait la montée de l’extrême droite en France et l’absence totale d’un.e candidat.e de gauche pouvant monter sur la balance ?
Éviter de reproduire la situation allemande
En 2015, la chancelière allemande décide d’ouvrir les frontières aux migrants syriens, irakiens et afghans. Une décision qui aura de lourdes conséquences sur la situation politique du pays : montée de l’extrême droite, crises politiques internes, impopularité de la chancelière.
Alors, oui. Tout cela reste des enjeux de carrières politiques. Mais n’est-il pas plus dangereux de voir un gouvernement d’extrême droite monter au pouvoir ?
Attention, je ne dis pas non plus qu’il ne faut pas ouvrir les frontières aux migrants. Je suis une profonde idéaliste et j’aimerai que nous arrivions à construire un monde sincèrement solidaire, bienveillant et ouvert d’esprit.
Le rôle de l’international dans tout ça
Je n’ai pas fait d’études géopolitiques, même si le sujet m’intéresse beaucoup. Je n’ai pas non plus passé des heures à regarder des documentaires sur le sujet, à lire des articles et ouvrages pour mieux comprendre la situation politique du pays, non.
J’ai lu I Am Malala en 2017, et depuis son analyse géopolitique du Pakistan m’est restée. Elle présente comment l’impérialisme britannique a eu un immense impact sur l’ingérence du pays et la montée des talibans au pouvoir. Pour moi, ça se rapproche de très près de la situation afghane.
Les pays occidentaux qui disent “oh bah zut” après avoir laissé un pays dans un bordel complet. Ils se présentent ensuite comme les saints sauveurs pour ensuite se retirer et dire à nouveau “oh zut alors”. Et ça, ça s’appelle du néocolonialisme et de l’impérialisme.
Pourquoi s’émouvoir plus face à ce qu’il se passe en Afghanistan qu’ailleurs ?
Maintenant que la situation générale est posée, j’aimerai vous poser une question : pourquoi pensez-vous que nous soyons plus ému.e.s par la situation en Afghanistan que partout ailleurs ?
Nous avons vécu un été, une année même, particulièrement dramatique. Violents incendis en Kabylie, en Grèce ou en France. Séisme en Haïti. Tourbillon de feu dans l’océan. Rapport du GIEC encore plus alarmant. Malgré toute cette actualité rappelant que l’effondrement n’est peut être pas qu’une connerie d’écolo qui met pas de déo, j’ai eu le sentiment de voir les alarmes internationales seulement pour la situation en Afghanistan.
Je n’ai pas la réponse à cette question. Je peux ceci dit émettre quelques hypothèses. Nous sommes une génération – particulièrement présente sur les réseaux sociaux – qui a vécu les attaques terroristes, qui a vu les raids contre les talibans, qui peut témoigner des oppressions subies par les femmes. Est-ce que cette terrible situation ne nous renverrait pas à notre humanité ? A notre capacité d’empathie ? De se dire que nous ne voudrions pas vivre cette même situation pour nous-même et que nous devons sauver celleux qui risquent leur vie pour le simple fait d’avoir voulu la liberté.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Comment aider les femmes afghanes ?
Ce sont les messages que j’ai reçus mardi. Ce sont aussi les mots que je vois sur les réseaux sociaux depuis. Et je ne peux m’empêcher de me demander : comment peut-on aider les femmes afghanes et leurs familles ? Comment peut-on aider les hommes afghans qui soutiennent les femmes afghanes ? Comment peut-on aider les personnes LGTB+ afghanes ?
N’oublions pas que toutes les personnes qui se sont mobilisées pour faire avancer la démocratie dans ce pays sont aujourd’hui en danger de mort. Qu’elles soient femmes, artistes, journalistes, fonctionnaires, etc.
Faire des dons
La seule chose que nous pouvons faire – au niveau individuel – c’est de faire des dons aux ONG d’aides humanitaires et associations qui sont sur place. Nous pouvons également soutenir nos associations locales, qui œuvrent pour la régularisation et/ou l’intégration des personnes migrantes et/ou réfugiées.
Voici une liste d’organisations à qui donner :
- Médecins sans Frontières
- Amnesty International
- Action contre la faim
- Rescue.org
- Save the children
- Afghanistan libre
- Negar-Soutien aux femmes d’Afghanistan
- Utopia 56
- Singa
Des clés pour mieux comprendre l’impact des talibans sur les droits des femmes
Pour conclure cet article, je vous propose des pistes pour mieux comprendre la situation Afghane face aux talibans :
- Lire I Am Malala, de Malala Yousafzai
- Regarder la série de documentaires ARTE sur l’Afghanistan
- Prendre connaissance de cette publication Instagram
- Écouter régulièrement les chaînes de radio comme France Inter, France Info, etc.
- Lire les articles journalistiques du Monde, de Courrier International, etc.
Sources :
https://www.francetvinfo.fr/monde/afghanistan/
https://www.franceinter.fr/monde/voici-plusieurs-moyens-d-aider-les-afghans-sur-place-et-en-france
Horriblement émouvant de voir ces jeunes soldats britanniques à l’aéroport de Kaboul repousser celles et ceux qui tentent de se forcer un chemin vers les avions. Pire encore de voir les parents offrir leurs enfants à ces soldats dans l’espoir de les sauver. Abandonner son bébé de cette manière n’a pas d’autre comparison que nos plus sombre périodes d’histoire.
J’ai vu des appels à l’aide financière de l’UNICEF …
Bonsoir,
J’habite le Var et je peux heberger une jeune fille, une maman, une femme afghane
Cordialement
Bonjour,
Je vous conseille de vous approcher des antennes locales d’association d’aides aux réfugiés.
Bien à vous,
Eléna