La mode écoresponsable, participative et personnalisable d’Aatise

Si vous me demandez comment j’ai découvert Aatise, eh bien je vous répondrais que je ne m’en souviens pas… Un peu comme si cette belle marque éthique faisait partie de ma vie depuis toujours, avec son style empreint d’une douce nostalgie vintage. Et ce que j’adore le plus avec Aatise, c’est que les créatrices proposent non seulement une mode écoresponsable, mais aussi participative et personnalisable. Découvrez le portrait d’une marque de semi-mesure féminin.

L’année dernière, je vous présentais déjà Aatise à travers un sublime shooting fait avec Camille Cier. Je représentais la diversité de la féministe et de la féminité. Aujourd’hui, j’avais envie de vous proposer un article pour en savoir plus sur cette belle marque. Parce que c’est bien beau de faire de jolies robes, mais c’est encore mieux lorsqu’elles sont faites dans le respect d’autrui et de la nature.

Pour cet article, j’inaugure une nouvelle forme de rédaction. J’avais envie de créer davantage de lien humain entre une marque et moi. C’est à travers un interview de Julia que cela se passe, et j’espère que cette idée vous plaira !

Avant de commencer l’interview, je vais juste vous dire 2-3 trucs sur Aatise, si vous ne connaissez pas la marque.
1. Aatise est une marque de prêt-à-porter écoresponsable (vous l’aurez compris) dont les pièces sont fabriquées en France
2. Aatise a été créée en 2017 par Julia et Heide (=2 chouettes femmes)
3. Aatise propose des lignes de robes personnalisables selon votre taille, qui sont fabriquées à la commande pour éviter le gaspillage !

Allez, c’est parti…

D’où est venue l’idée d’une mode participative et comment celle-ci évolue ?

Cette idée de mode participative est née à l’origine de la marque, quand Heide a voulu la lancé. Elle a bossé pendant plusieurs années avec des stylistes, etc. Souvent, on produisait des vêtements qui – à la fin de la saison – restaient sur les bras des marques. C’était la concrétisation du fait que ce qu’on envisage pour les gens ne leur correspond pas toujours. Le gaspillage textile choquait énormément Heide. Comment on fait pour limiter ce gaspillage ? Comment on fait pour être dans une démarche zéro déchet ? Pourquoi on laisserait pas le consommateur définir lui-même ce qu’il sera envie de consommer ?
Du coup, on a réfléchit à un modèle down to top, que l’on pratique aujourd’hui. En impliquant les gens dans la création, on leur propose de redonner du sens à la création. On apporte plus d’affect dans le vêtement et ainsi, on le garde plus longtemps. Notre objectif est de proposer des vêtements qui vont rester une vie entière dans la garde robe.
Depuis nos débuts, le modèle a évolué notamment dans le wording.
Tous les mardis, on propose des sondages sur notre Instagram, parfois sur la vie Aatise (les matières, les motifs, etc) et d’autres sur les phases de créativité. On a envie d’interroger les envies des consommatrices.
Et puis, de la participation, on est arrivé sur de la personnalisation, car on peut demander au moment de l’achat de quoi la personne a vraiment envie. La mode participative chez Aatise, c’est en amont de la conception. Juste avant la fabrication, on est sur de la personnalisation. A côté de cela, on propose aussi des campagnes de pré-commandes, avec les tee-shirts et pantalons qui sont des basiques d’Aatise. Notre concept repose sur le fait que sans nos clients, rien n’est possible. On est sensible à la collectivité de la création, qui devient un propulseur de créativité.

Notre concept repose sur le fait que sans nos clients, rien n’est possible.

Aatise

Les prix de vos robes sont assez élevés pour la jeune consommatrice qui semble pourtant être votre cible principale. Peux-tu nous en parler ?

La question du prix s’apprécie toujours par rapport à quelque chose. L’écoconception avec des matières respectueuses, le lyocell avec le coton recyclé pour nos pantalons, le lin français, la viscose, etc… tout cela a un coût. La fabrication française vient justifier ce prix là. Il est élevé par rapport aux autres et à la fois juste par rapport à nos engagements. On fait des vêtements qui sont de qualité, qui ont une vocation à durée et qui respectent les gens qui les produisent. C’est un investissement qui sera intéressant dans le temps.
Alors oui, on a une communication très orientée millenials car ces générations se montrent très sensible à l’écologie, au mode de consommation qualitatif. Cela dit, on s’adresse à toutes les femmes qui ont envie de s’habiller. A chaque fois qu’on fabrique nos vêtements, on se demande si toutes les générations pourraient porter ça. Plus qu’à un âge et à une catégorie socio professionnelle, on s’adresse aux gens qui ont envie d’avoir des vêtements beaux et engagés.

La seconde chose, c’est que l’on explique qu’on doit être dans la slow fashion et donc consommer moins, économiser pour s’acheter cette robe. Consommer moins et mieux. Dans cette optique d’attente, de désirer une pièce, on sait qu’on aura d’autant plus envie de s’offrir cette pièce. On aimerait pouvoir présenter des choses qui soient plus abordables mais on doit rester le plus juste possible et les deux ne vont pas forcément ensemble. On invite les jeunes femmes à se dire qu’il faudra économiser, prendre le temps de garder ses sous parce qu’on pourra s’offrir pour une fois cette robe désirée. Et on sera la seule à avoir le choix de cette robe.

Aujourd’hui, vos robes sont fabriquées en viscose. Penses-tu migrer vers une production 100% écoresponsable en termes de matières, et donc envisager le lyocell ?

On est en train de développer un partenariat pour avoir de l’éco viscose et on a fait des essais sur le lyocell mais les impressions n’étaient pas qualitatives. Notre objectif reste quand même de proposer de beaux vêtements. On sait qu’on n’est pas parfait. Pour une petite marque comme la nôtre, se fournir de l’éco viscose est un travail de dur labeur. On ne veut pas que ça impact encore plus le prix de nos vêtements.

Quelles sont les inspirations d’Aatise ?

On a un goût pour la mode rétro (années 20 / années 50). Pour les inspirations, on se nourrie en visuel, style, diversité et on voit ce qui se passe dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les autres pays.
On regarde ce qui nous fait vibrer. On se pose la question de ce que j’aime, ce que je mettrais de manière intemporelle. On le met en avant. On se demande aussi si c’est à usage unique ? On fait en sorte que, même après un mariage, on ait envie de remettre une robe. On voulait proposer des vêtements à porter toute une vie, qui soient faciles et ajustables aux évolutions de ma silhouette (robe portefeuille et robe droite). Dans une robe Aatise, on peut aussi bien la porter pour chercher sa baguette de pain que pour aller à une cérémonie.

Dans une robe Aatise, on peut aussi bien la porter pour chercher sa baguette de pain que pour aller à une cérémonie.

Aatise

Comment faire cohabiter intérêt commun pour le monde et son propre intérêt quand on est une marque de mode éthique ?

Être bienveillant c’est la clé !
C’est aussi se dire qu’il y a de la place pour tout le monde. Nos vêtements ont un style engagé et qui ne va pas à tout le monde. Je suis ravie de voir d’autres marques émergées, qui ont un style différent. On ne fait pas changer le monde avec une initiative unique. La créativité génère une autre créativité qui en génère une autre. On a le désir que le bien commun évolue. Je ne ressens pas de tiraillement. Parfois de la frustration parce qu’on n’a pas la puissance de frappe de gros groupes, de grosses marques mais on a l’avantage n’être agile, réactif, plus libre. C’est la diversité des propositions et des offres qui feront changer le monde. Ca demande que tout le monde puisse s’exprimer !

Être bienveillant c’est la clé !

Aatise

Votre démarche semble parfaite. Considères-tu qu’il te reste des choses à améliorer ?

La viscose est un gros point à améliorer. Cela relève de facteurs et vecteurs externes. Ces investissements sont très lourds et ça demandent du temps. Les regrets qu’on peut avoir et les envies sont inhérents à l’industrie. Par exemple, notre lin est filé en Pologne parce qu’il n’y a plus de filateur en France.

On aimerait améliorer la qualité de robe encore plus, valoriser nos ateliers encore plus, déployer notre marque de manière plus impactante pour partager davantage notre concept et notre vision des choses. On recherche encore des modèles d’impression, de matières, etc. On essaye d’avoir des ateliers encore plus proches de Bordeaux.

Quels sont les futurs projets de la marque ?

Développer tout l’aspect de personnalisation, de co-création. On a à coeur que les personnes sentent qu’il est possible, à un prix abordable d’avoir du semi-mesure. On sera sur des salons en juin-juillet puis le Made in France en novembre. On a fini la campagne de pré-commande sur les pantalons lyocell et coton recyclé. Et on aimerait aussi participer valorisation des ateliers français.

Et voilà 🙂
J’espère que ce nouveau format vous a plu ! En tous cas de mon côté, c’était un vrai plaisir d’échanger avec Julia, d’aller creuser les infos pour vous dénicher des questions qui n’avaient pas forcément été posées avant.

xoxo
Elena sans H