J’ai toujours pensé qu’il était bon de soutenir les initiatives positives. La relocalisation d’une production en France a le vent en poupe, mais il ne faut pas s’arrêter là. Qu’en est-il des matières qui composent nos vêtements ? C’est sur ce point que nous allons nous pencher, à travers l’exemple du pull made in France par TBS.
*Produit offert par TBS et article réalisé en partenariat avec la marque. Je suis libre de mes propos.
Je n’ai pas pour habitude de collaborer avec des marques mainstream, mais j’estime qu’il est important de soutenir la relocalisation d’une production – évitant ainsi une production à l’autre bout de la planète et tout l’impact carbone que cela entraîne – lorsqu’elles existent et vont au-delà de simples opérations de greenwashing.
TBS fait partie du groupe Eram et c’est déjà une bonne chose puisque j’ai appris que le groupe Eram se fournit en énergies auprès d’Enercoop, dont je vous parlais longuement dans cet article. Je ne suis pas la cible première de TBS puisque le style convient davantage aux générations antérieures. Cela dit, j’ai trouvé cela intéressant que la marque propose un pull fabriqué en France, dans une coupe aussi moderne et agréable à porter que celle-ci.
Pourquoi collaborer avec TBS ?
Car cela prouve que les grandes marques de l’industrie textile commencent réellement à changer leur fusil d’épaule. Le/la consommateur.rice a-t-il pris le pas sur les actions de marketing ? Cela reste encore à vérifier…
Vérifier, cela veut dire “se créer un rempart anti-greenwashing” en s’interrogeant sur le pays et les conditions de fabrications, sans oublier les matières qui composent un vêtement. C’est ainsi que j’ai posé plusieurs questions à TBS afin de connaître l’origine de la laine mérinos qui composent ce pull fabriqué en France. Je vous invite également à lire mon article au sujet des produits fabriqués en Chine.
Problématique de la laine mérinos
La laine mérinos provient du mouton du même nom. Cette race de mouton a été créée par l’Homme, après des décennies d’hybridation pour obtenir un mouton produisant une très grande quantité de laine. Le problème : ce mouton mérinos a une peau particulièrement plissée et dépend entièrement de la tonte pour sa survie. C’est pourquoi le principe du mulesing a été inventé :
“Leur région périanale, constamment humidifiée par l’urine, constitue un terrain idéal pour les mouches qui veulent pondre ; ainsi que pour pour leurs larves, qui se nourrissent ensuite de la chair environnante. Les moutons peuvent alors mourir à petit feu, à moins … qu’on ne les aide à se débarrasser de leurs hôtes. Comment ? En leur coupant de larges bandes de peau sur l’arrière train. Une opération généralement très douloureuse (car effectuée à vif), et potentiellement source de nouvelles infections.”
source : https://blogs.mediapart.fr/edition/droits-des-animaux/article/040318/la-face-cachee-de-la-laine
Après la révolte d’associations de défenses des animaux et notamment de PETA, des normes garantissant la tonte d’un élevage sans mulesing ont été créées. C’est d’ailleurs ce en quoi s’engage le fournisseur de laine mérinos de TBS. Sans cette garantie, je n’aurais pas accepté cette collaboration.
Le pull made in France de TBS est en laine mérinos, mais pas que… Il contient également de l’acrylique. Bon, honnêtement je n’avais pas fait attention à la présence de cette matière dans le pull avant de le recevoir.
Problématique de l’acrylique
Tout comme le polyester, l’acrylique est un dérivé du pétrole. On le mélange souvent avec d’autres fibres dans l’industrie textile, pour obtenir une matière plus douce et facile à entretenir. Elle a également des qualités isolantes qui sont appréciées pour les vêtements d’hiver, comme ce pull.
Malheureusement, comme toutes les fibres synthétiques, l’acrylique laisse s’échapper des micro-particules de plastiques qui sont particulièrement néfastes pour l’environnement. Sans parler des procédés chimiques par lesquels cette fibre passe… Je vous invite à lire cet article de We Dress Fair à propos de l’acrylique.
Mon avis sur le pull fabriqué en France de TBS
Je n’avais pas encore de pull blanc dans mon dressing, donc j’étais ravie de recevoir celui-ci. J’ai opté pour une taille 38, pour mon 36 habituel (il taille petit !). Je trouve que la coupe est facile à porter. Il a une jolie maille et est – à ma connaissance – de bonne qualité.
Après une journée à le porter, la maille ne se déformait pas. Il a une bonne teneur, ce qui est chouette car personne n’aime voir une maille tombé ! Et surtout : il tient chaud sans être alourdissant pour la silhouette. Mention spéciale pour le tote bag dans lequel le pull est livré : non seulement il est d’un format pratique, mais en plus, une poche du même tissu que le pull a été ajoutée !
En bref, voici trois étapes à suivre pour choisir vos vêtements de façon éthique :
- Qui a fabriqué mes vêtements ?
Avant le pays de fabrication, on s’inquiètera des conditions de travail dans lesquelles un vêtement a été produit. Mon vêtement permet-il à une personne de vivre et travailler décemment ? Si la réponse et oui, on passe à l’étape suivante.
- Où a été fabriqué mon vêtement ?
Selon le sourcing de la matière première, il sera parfois plus logique de fabriquer en Inde ou au Bangladesh (attention à ce que les usines soient labellisées). Mais la plupart du temps, plus la production est locale, mieux c’est. En l’occurrence ici, ce pull TBS est fabriqué à La Regrippière, une manufacture à 15km du siège social de la marque.
- Dans quelle(s) matière(s) est fabriqué mon vêtement ?
Pour les pulls, je vous invite à lire cet excellent article de Happy New Green vous indiquant comment choisir vos pulls de façon éthique. On favorisera les matières qui ne sont pas dérivées du pétrole, et/ou qui sont certifiées sans souffrance animale. Typiquement, le lin est une matière top pour ça… En plus d’être peu demandeuse en eau !
Une fois ces 3 étapes passées, on pourra choisir si oui ou non, on souhaite réellement s’offrir ce nouveau vêtement.
xoxo
Elena sans H
Photos : Gisèle is Nerdy
bonsoir Elena,
Je connais peu la marque TBS, je vais l’inscrire sur ma liste de marques qui me sert lors de mes achats de seconde main.
Pourrais-je savoir quel est le pourcentage d’acrylique et celui de laine merinos pour ce pull ?
Ton look est superbe ! le total blanc pour cette tenue hivernale fait plaisir aux yeux et est original.
Je prends également note de la marque de tes bottines que je trouve canonissimes ! C’est une paire comme celle-ci qu’il me faudrait pour l’hiver prochain. Je trouve qu’elles finissent merveilleusement bien la tenue. Je vais me renseigner pour les trouver d’occasion. Après l’application de la méthode BISOU, je sais que ce ne sera pas un achat inutile pour moi qui ai moins de 5 paires de chaussures toutes saisons confondues…
Merci pour ce nouvel article passionnant répondant à l’une des problématiques du moment : un pull chaud mais pas seulement !
Hello Mélanie,
Alors pour le pourcentage acrylique/mérinos c’est une répartition à 50% acrylique (donc quand même pas mal) + 30% laine mérinos et 20% alpaga. Cette dernière fibre est particulièrement chaude et c’est vrai que je ne le précise pas dans cet article !
Et ravie que mon look te plaise. Je suis particulièrement amoureuse du pantalon qui est issu d’une marque responsable : La Doublure. 🙂
Pour les bottines, elles sont d’un confort inouï ! Je les porte tout le temps !
Bravo d’appliquer la méthode BISOU. Je pense que c’est indispensable quand on veut consommer raisonnablement.
Pour d’autres pulls chauds et éthiques, regarde également chez Reuni, Ekyog, La Ferme du Mohair.
A bientôt !
Eléna
Bonsoir,
Merci pour la précision apportée concernant le pourcentage des matières sur ce pull, et les noms des autres marques à connaitre si je recherche un pull chaud et éthique comme celui-ci 🙂
Connais tu suffisamment la marque Jonak pour m’en dire un peu plus ?
J’hésite à acheter ces bottines neuves… Je vais continuer de guetter si la paire qui me plait apparait en seconde main.
Je prends note de cette marque responsable » La Doublure » !
Avec plaisir !
Concernant Jonak, non je ne connais pas bien la marque… L’idéal reste de se tourner vers une marque comme Rivecour qui produit en petites quantités des chaussures d’excellente qualité.
Pour Jonak, je ne pense pas du tout qu’il s’agisse d’une production raisonnée… Même si c’est au Portugal.
J’ai acheté cette paire – enfin en réalité c’était un cadeau d’anniversaire – car j’en voulais des similaires depuis plus d’un an. Pas de regrets même si j’essaye au max de soutenir des marques plus petites et éthique. Je les porte quasiment tous les jours depuis octobre !