Un titre qui interpelle, qui inspire – au prime abord – une forme de rejet. Pourtant, Moi les hommes, je les déteste de Pauline Harmange est encensé par ses lecteur.rice.s. Curieuse de savoir ce qui se cache derrière un tel intitulé et grande fan du travail de l’autrice (l’ayant découverte il y a environ 2 ans grâce à un article sur son blog), j’avais très envie de vous proposer une revue de son essai, afin de vous montrer que oui… Même en lecture, l’habit ne fait pas le moine.
Sortir des aprioris
Pour débuter la lecture de ce bouquin, je pensais avoir besoin d’un certain espace mental : je me préparais à lire quelque chose d’assez agressif, avec lequel je ne serai pas forcément d’accord.
Naïve je fus, que de croire que le mot “détester” va forcément avec des actes et paroles agressives ; mais aussi que je ne serai pas d’accord avec les propos de Pauline Harmange.
Tout est factuel. L’autrice relate simplement des faits concrets l’ayant poussé à devenir misandre, à avoir un seuil de tolérance très amoindri lorsqu’il s’agit des hommes.
Première leçon de cet essai : et si on prenait le temps de lire, de comprendre pourquoi les femmes peuvent être misandres.
Ceci dit, je pense que le titre de cet essai dessert le travail de l’autrice. Il serait bon de voir ces pages entre les mains de tou.te.s mais pour cela, il aurait peut être fallu que son intitulé n’inspire pas ce rejet instantané qui empêche encore beaucoup de personnes d’y voir plus loin.
Le message qui est passé
Tant de messages sont passés dans cet essai, aussi court soit-il. Pour vous donner envie d’offrir ou de vous offrir ce bouquin, je ne vais pas tout détailler… Je sais, c’est triste. Je vais simplement souligner le principal message que l’autrice tente de nous faire passer et qui me touche dans chaque lecture féministe : Pauline Harmange parvient à nous faire dire que nos colères ont toutes les raisons d’exister. Que nous n’avons pas à culpabiliser de ressentir de la méfiance, de l’impatience ou tout autre sentiment considéré comme négatif, à l’encontre des hommes.
Bon allez… Je vous rajoute un truc qui m’a bien fait rire (et qui mérite d’être appliqué chaque jour, pour votre santé mentale !) :
“Il y a une morale dans cette histoire, un idéal vers lequel on peut toutes tendre. Celui d’arrêter de nous dévaloriser, d’oser plus souvent, et de toujours, toujours se demander, quand on est submergée par le doute : que ferait un homme médiocre ?”
(Moi les hommes, je les déteste – Pauline Armange p.57)
Ce que ce livre m’a permis de comprendre
Je savais que ma tolérance envers les hommes était moindre. L’essai de Pauline Armange permet d’apporter du concret à ce que je supposais : je suis misandre.
Je suis misandre parce que je mets des filtres automatiques lorsque je côtoie un homme : je le regarde froidement, je tolère très peu sa parole, sa place. Je le surveille, je le toise. J’observe sa manière d’être, ses réactions. J’analyse ses prises de paroles. Bref, ma réaction première est digne des plus grandes architectures staliniennes. Cela dit, je suis curieuse et si un homme me montre qu’il peut mériter mon attention, parce qu’il ne prend pas toute la place, parce qu’il ne me paternalise pas, parce qu’il se déconstruit en somme… Eh bien il pourra devenir mon meilleur allié.
Parce que oui, je suis misandre mais j’aime mes meilleurs copains, mon amoureux, comme jaja. Plusieurs nuances sont à apporter dans ce terme qui n’est pas l’inverse de la misogynie. C’est avec joie que le décortiquerai dans le prochain #mékeskecé !
Cet essai m’a aussi permis de réaliser que nous devons choyer nos réunions entre femmes, peu importe leur sujet. Que parler prouts a autant d’importance que de parler de politique. Pourquoi ? Parce que dans ces moments qu’entre femmes, nous sommes libres, loin de la place souvent trop grande que prennent les hommes.
Enfin, je me suis reconnue dans beaucoup de faits relatés par Pauline Harmange et j’ai lu beaucoup de phrases qui m’ont fait du bien. Je vous laisse les découvrir en achetant son bouquin.
A qui s’adresse-t-il ?
Je me souviens avoir lu dans les critiques du bouquin, un truc du genre “ne faites pas l’erreur de mettre ce bouquin entre les mains des adolescentes”.
Si, adolescente, j’avais lu ce bouquin, eh bien je peux vous assurer que je me serai rendue compte bien plus tôt de l’importance de la sororité, et j’aurais commencé bien plus tôt à être méfiante des hommes. Donc toi là qui dit n’importe quoi, mets donc cet essai dans les mains de ton adolescente !
On doit pourtant l’admettre : l’essai de Pauline Harmange dérange. Mais il ne dérange que les hommes. On demande aux hommes de comprendre pourquoi les femmes deviennent misandres et pas de nous insulter. Ouvrez ce livre, pour le bien de l’humanité.
Soutenons Pauline Harmange
Victime de trolls, l’autrice de cet essai reçoit des insultes et menaces quotidiennement. Ce qui d’ailleurs, ne fait que renforcer sa/notre misandrie. Plutôt que de se fatiguer à répondre aux commentaires et critiques de ces ordures, et si nous essayons d’inverser la tendance ?
Faisons preuve de sororité : partageons son travail, offrons son essai pour Noël, commentons ses articles, critiquons positivement sur le web. Elle a fait tout ce travail pour nous, la moindre des choses, c’est de faire ce travail pour elle.
xoxo
Elena sans H
Je rêve du jour ou l’amour, l’amitié, la compassion nous aiderons toutes et tous à simplement vivre ensemble et s’apprécier les unes/uns et les autres, en tant qu’êtres humains avec nos différences, nos qualités et nos faiblesses 🤗
Je pensent que les femmes ont un très fort pouvoir de faire évoluer les comportements dans ce sens là.
Mais je me demande à quoi sert un livre comme celui-ci à part élargir la brèche.
Je pense que l’on rêve tou.te.s de cela !
Du moins, je l’espère. 🙂
Pour moi, un bouquin comme celui-ci sert à renforcer les liens entre les femmes.
Probablement oui qu’il manque d’inclusivité masculine mais pour le coup, c’est complètement voulu par l’autrice.
Je pense qu’elle souhaite que pour une fois, les femmes ne se mettent pas au niveau des hommes.