12 marques de bijoux éthiques

Après la polémique autour de Lou.Yétu, nombre d’entre-vous ont douté de l’éthique du secteur de la bijouterie. Et pour cause : cela reste un secteur construit autour du fantasme et du mythe. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’une éthique n’est pas envisageable dans ce secteur relativement opaque. A travers ces 12 marques de bijoux éthiques, je vous montre en quoi l’éthique est présente à différents niveaux. 

Temps de lecture : 10 minutes.

Boucles Sisi Joia – Bagues main droite vintage (de ma maman et arrière-grand-mère) – bagues main gauche Hoctavius et Manarola (offertes)

Le mini-guide de la bijouterie éthique

Avant de nous plonger dans la découverte de ces dix marques, revenons quelques instants sur l’article au sujet de la bijouterie éthique. Qu’avons-nous appris ? 

Nous savons qu’il s’agit d’un secteur peu transparent puisque l’extraction des matières premières est sujet à de rudes (et justifiées !) polémiques : l’impact social et environnemental peut être désastreux. Toutefois, nous savons aussi que des solutions existent comme l’or FairMined, le label Responsible Jewelry Council ou encore, l’or recyclé.

Cela dit, il faut avoir conscience également qu’une entière maîtrise de la chaîne de production reste difficile sur certains points, notamment en ce qui concerne les petites pièces d’assemblage : fermoirs, boucles, etc. 
Pour que vous ayez toutes les clés vous permettant de faire les choix en toute conscience, je vous avais constitué un “mini-guide de la bijouterie éthique”, dont voici le résumé : 

  1. Pays de fabrication : il est important de connaître le pays de fabrication des bijoux afin qu’ils soient réalisés le plus localement possible. 
  2. Fait main : la fabrication artisanale garantit des procédures de fabrication plus respectueuse ainsi qu’un nombre limité de bijoux 
  3. Chaîne de fabrication : si un.e créateur.rice sait répondre à vos questions concernant les étapes et lieux de fabrication, c’est bon signe !
  4. Labels : l’or est-il labellisé Responsible Jewelry Council ou FairMined ?
  5. Or recyclé : par qui est fondu l’or ? L’or recyclé représente aujourd’hui la majorité de l’or présent dans le secteur.
  6. Prix : quelle différence entre le prix du bijou et le chiffre d’affaires de l’entreprise ? 
  7. Transparence : le/la créateur.rice est-il capable de répondre à vos questions en toute sincérité, même si sa production n’est pas la plus éthique possible ? 

Il est important de préciser ici qu’il sera difficile de remplir la totalité de ces 7 points. Je dirai que l’essentiel est qu’une marque respecte au moins 2 de ces points, avec obligatoirement la transparence. Celle-ci implique de connaître les points 1 et 3. 

Les 12 marques de bijoux éthiques

Pour chaque marque présentée, j’ai identifié les différents points du mini-guide me permettant de les intégrer à cet article sur les marques de bijoux éthiques. Je précise également qu’il existe d’autres marques que l’on peut mettre dans la catégorie “éthique” mais qu’il fallait tout de même que je limite cet article à quelques exemples, pour votre bien et pour le mien.

La joaillerie fine 

Diamantissimo

Cette bijouterie-joaillerie familiale installée au 28 rue du Four a vu le jour en 1920.
Elle propose des créations originales, mais aussi une mise en avant de créateurs indépendants, peu connus. C’est une sorte d’incubateur de bijoutiers finalement, puisque Diamantissimo les aide à se lancer, leur apporte des connaissances sur le marché et surtout leur offre une place en vitrine. C’est toujours le fonctionnement actuel. 

Diamantissimo veille aussi à être la plus transparente possible : en informant sa clientèle, en travaillant avec des ateliers, des lapidaires soigneusement sélectionnés, avec des matériaux labellisés RJC.

La marque répond donc aux exigences 1, 2, 3, 4, 5 et 7 du mini-guide. 

Jana Rose

Jana Rose propose de la joaillerie fine réalisée à partir d’or FairMined ou recyclé, ainsi que de diamants de synthèse. La première collection est composée de peu de bijoux, justement pour limiter l’offre et le gaspillage. Jane Rose propose un service de co-création auprès de sa clientèle, ce qui garantit un bijou unique et personnalisé. Le fournisseur d’or recyclé certifie l’or COC et se nomme Cookson Clal. Même chose pour les apprêts. Quant aux ateliers, ils sont situés dans les Vosges, à Lyon et au Portugal pour une série limitée.

La marque répond donc aux exigences 1, 2, 3, 4, 5 et 7 du mini-guide. 

Flore et Zéphyr

La marque Flore et Zéphyr propose de la joaillerie labellisée Or Fairmined dont les bijoux sont fabriqués en France.

Les diamants et pierres de couleurs viennent du Canada et des Etats-Unis : meilleure garantie des conditions de travail, mais attention, impact environnemental important dans un pays qui n’a pas besoin de cette économie. 

La marque répond donc aux exigences 1, 2, 4, 6 et 7 du mini-guide. 

La bijouterie fantaisie

Hoctavius

La créatrice d’Hoctavius fabrique elle-même ses bijoux dans son atelier liégeois. Elle travaille en joaillerie et en bijoux fantaisie. Le placage des bijoux fantaisie est réalisé à Anvers. Fabriquer à Liège par la créatrice. 

Plaquage pour les bijoux fantaisie à Anvers. Quant à l’or, il est labellisé RJC et vient de France, ce qui veut dire qu’il est composé en majorité d’or recyclé. C’est également le cas de l’argent utilisé pour les fermoirs : fondu par son fournisseur. 

La marque répond à toutes les exigences du mini-guide. 

Aurélie Giard

La créatrice fabrique dans son atelier parisien : il s’agit donc de bijoux artisanaux et locaux. L’argent et l’or sont labellisés RJC. Ces métaux proviennent du même fournisseur français que les petites pièces qu’elle utilise (fermoirs, etc).. Quant à la dorure (autre nom utilisé pour le placage), elle est réalisée chez Bertin Aubert, dans le 11ème arrondissement. 

Enfin, les bijoux sont réalisés en petite quantité afin de limiter les stocks. Pour la suite, Aurélie est à la recherche d’un fournisseur en or FairMined. 

La marque répond à toutes les exigences du mini-guide, excepté pour la partie “or recyclé”.

Manarola

By Manarola s’est lancée en 2019 vers un nouveau mode de conception de bijoux : la slow conception. Elle propose une fois par mois un bijou en série limitée. L’atelier de fabrication se situe près d’Annecy.

La marque répond donc aux exigences 1, 2, et 6 du mini-guide. Je n’ai pas pu avoir d’autres informations car Emma est actuellement en congé maternité, mais l’article sera mis à jour dès qu’elle sera à nouveau disponible pour y répondre ! 

Manora Bijoux

La créatrice fabrique une partie de ses bijoux à Marseille, dans son atelier. Elle propose une gamme de joaillerie labellisée FairMined. Quant aux bijoux fantaisie, ils sont plaqués à l’or FairMined. Toute la chaîne de fabrication est précisée sur le site, ce qui garantit une vraie transparence de la marque. 

Pour l’autre partie des bijoux, elle se fournit en apprêts et chaînes auprès d’usines européennes et dont la dorure est faite en France. Un doreur désormais certifié RJC. 

La marque répond donc aux exigences 1, 2, 4, 6 et 7 du mini-guide. 

Charlette Bijoux

La créatrice réutilise les bijoux de sa clientèle pour en fabriquer d’autres, en plus de créations originales réalisées dans son atelier, à la main. L’or et les diamants qu’elle utilise sont labellisés RJC. Lorsque nous avons échangé, la créatrice m’a répondu avec beaucoup de sincérité, ce que j’ai trouvé très chouette ! 

La marque répond donc aux exigences 1, 2, 4, 6 et 7 du mini-guide. 

Une autre alternative : le réemploi

Est-ce que le vintage, la seconde main et l’upcycling ne seraient finalement pas les alternatives les plus éthiques, puisque ces bijoux ne génèrent pas une extraction ou une production neuve ? Pas de “mini-guide” dans cette partie : le réemploi est hors catégorie.

Anicet

Elia, la créatrice d’Anicet, s’est lancée juste avant le premier confinement. Lassée de toujours voir les mêmes bijoux constitués des mêmes éléments, elle a voulu créer sa propre marque qui met en valeur ce qui était caché dans le fond de nos tiroirs. 

Anicet est une marque de bijoux upcyclés : elle récupère différents éléments auprès de brocanteurs, d’anciens bijoutiers ou de réseaux de particuliers. Ses petits éléments sont fournis par un artisan made in France (toutefois, Elia m’a précisé qu’il est difficile de vérifier ça, rien que pour le placage par exemple… Je vous avais dit que ce secteur reste très opaque !). Ce que j’adore dans sa démarche, c’est qu’elle participe à créer du lien !

Sisi Joia 

J’ai découvert Sisi Joai grâce à La Bonne Pioche. D’ailleurs, la créatrice réalise souvent des bijoux pour cette boutique de vintage et seconde main. 

Chaque bijou est réalisé à la main, par ses soins. Elle chine et collecte des perles et éléments vintage ou issus de vieux stocks de maisons de couture pour créer ses bijoux. La totalité de ses fournisseurs sont français mais elle n’a pas de visibilité sur la provenance des apprêts métalliques. 

Tous ses bijoux sont plaqués or et il lui arrive d’utilise de l’argent, du laiton plaqué argent ou du rhodié. Son prochain objectif est de trouver un fournisseur avec une garantie d’éléments recyclés. 

Fillancq

Marion, la créatrice de Fillancq s’inspire de la terre, des roches, pour créer ses bijoux. Ses bijoux sont fabriqués à la main, dans son atelier. Tout est plaqué or 24 carats à 3 microns sur du bronze, sauf les boucles d’oreilles. Elle travaille avec un fondeur et un doreur parisien. En plus d’un style très organique, elle crée des bijoux à partir de miroirs récupérés dans la rue. Les petits éléments quant à eux viennent d’un fournisseur français et les fermoirs d’un fournisseur anglais. En plus d’un style très organique, elle crée des bijoux à partir de miroirs récupérés dans la rue. Elle s’engage auprès de 3 associations en leur reversant ses cotisations. 

Au-delà de cela, Marion est très engagée : elle souhaite monter un projet de médiation artistique autour de ses bijoux, en Seine-Saint-Denis. 

Il y a de nombreux éléments que je pourrais ajouter mais je dois m’arrêter là… Sachez en tous cas que Fillancq est mon coup de cœur. J’aime toutes les marques présentées ici, mais l’échange que j’ai eu avec Marion et sa volonté d’aller encore plus loin que la simple création de bijoux m’épate réellement.

Noir Carat

Enfin, je conclue ces 12 marques avec Noir Carat, une boutique en ligne de bijoux chinés, qui sont certifiés (une certification sur le matériau) et revendues en vue de leur donner une seconde vie. C’est ainsi que l’on découvre des merveilles d’une autre époque, portée par d’autres femmes. Et je trouve ça très beau !

Vous avez désormais de quoi trouver bague à votre doigt, collier à votre cou ou encore bracelet à votre poignet : à travers ces 12 marques de bijoux que j’ai indiqué comme étant “éthique” selon les critères précisés au début, cela vous prouve qu’il est possible de bien choisir ses bijoux. 

Mon coup de cœur va pour Fillancq, et le vôtre ?

xoxo

Elena sans H

2 Replies to “12 marques de bijoux éthiques”

  1. Bonjour Elena,
    Super article, j’adore !
    Je suis moi même entrain de monter une marque de bijoux éthique (100% upcycled), je suis à la recherche de fermoirs et autres puces d’oreilles en or/argent recyclé. Auriez vous un fournisseur à me conseiller qui serait transparent sur toute la fabrication ?
    Merci !

    1. Bonjour Mathilde,
      Pour cela, je vous conseille de contacter directement les marques citées dans cet article, car de mon côté, je n’ai pas du tout de contacts avec les fournisseurs. 🙂
      Bon courage dans votre projet et bravo !

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