Être responsable et se faire plaisir en mangeant

J’ai souvent entendu que la conscience écologique et les actions qui s’en suivent débutent avec un changement d’alimentation. Végétarien ou non, vegan ou loin de là, locavore ou omnivore, je vous présente mes trucs et astuces pour manger de manière plus respectueuse de la planète tout en prenant soin de vous.

Avant toute chose, je tiens à préciser que ces éléments viennent de mes connaissances personnelles acquises au fil des expériences, mais aussi en parcourant des documentaires, articles de presse, etc. Ce n’est qu’une liste non-exhaustive de ce que vous pouvez faire, basée sur ce que j’ai mis en pratique peu à peu. 

Favoriser les fruits, légumes : du bio, de saison et local !

Le bio, peut mieux faire…

Le bio, c’est un avant tout un gage de qualité et d’absence quasi totale de pesticides dans les fruits et légumes que l’on consomme. C’est non seulement bon pour sa santé mais aussi pour celle de la biodiversité : insectes, oiseaux, vers de terre, humus (la couche supérieure de la terre qui sert de nourritures aux végétaux, bactéries, champignons), etc. Les pesticides font des ravages. Boycotter l’utilisation de ces produits chimiques en favorisant une alimentation bio permet de soutenir une agriculture plus respectueuse de l’environnement.

Attention : cependant, le label « agriculture biologique » n’est pas contrôlé de la même manière, qu’il soit français ou européen. Il s’est d’ailleurs assouplit depuis la création du label AB européen en 2010. C’est pourquoi vous pouvez voir apparaître des tomates bio en hiver dans les rayons de vos supermarchés. Tout droit venues d’Espagne et très certainement cultivées dans des serres, ces tomates et autres légumes hors saison sont une aberration environnementale.

…local et de saison, c’est encore mieux !

J’en reviens donc à ces fameuses tomates en hiver… C’est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire. D’une part, une tomate en hiver, c’est dégueulasse. Et surtout, c’est produit dans d’immenses serres AKA d’énormes consommatrices d’énergies et donc productrices de pollution. Elles proviennent souvent d’Espagne, où il y aurait plus de 40 000 travailleurs clandestins issus de l’immigration… Alors non seulement c’est mauvais pour notre planète, mais c’est également très peu éthique.

Mon conseil lorsque vous souhaitez désespérément manger une tomate en hiver : achetez des tomates bio en conserve, du concentré de tomates ou de la sauce tomate. Manger de saison c’est respecter le cycle naturel de la biodiversité et limiter son empreinte carbone. Retrouvez ici le calendrier des fruits et légumes de saison publié par Greenpeace.

D’ailleurs, l’empreinte carbone, c’est quoi ? C’est la quantité de carbone émise par une personne, une entreprise, une ville, etc. En gros, la pollution produite par une personne.

Maintenant que l’on a opté pour du bio, de saison, on peut aussi continuer à limiter son empreinte carbone en consommant local. J’entends par local, la limitation à une aire géographique réduisant le transport. Selon l’association bon pour le climat, local veut dire « moins de 200km ». Je pense que l’on peut étendre cela au territoire de Métropole.

Les graines paysannes

Avez-vous déjà entendu ce terme ? Il s’agit de graines préservées, maintenues et cultivées depuis la naissance de l’agriculture il y a maintenant 12 000 ans. Il existe plusieurs millions de variétés de graines paysannes découvertes sur tous les continents (enfin excepté l’Antarctique) et participant à la richesse du patrimoine alimentaire mondial.

Le sujet des graines paysannes est très polémique. Pour faire bref, les légumes issus de graines paysannes sont autorisés à la vente mais les graines, elles, ne le sont pas. Enfin, depuis cette année, seules les graines paysannes certifiées AB sont autorisées à la vente entre agriculteurs. C’est la guerre avec les géants de l’industrie agro-alimentaire comme Monsanto, Syngenta, etc. David contre Goliat ? C’est un peu ça… Alors, notre rôle avant tout est de nous renseigner sur la provenance de ce que l’on achète : légumes, fruits, pain peuvent être issus de graines paysannes sans pour autant être labellisés BIO. Demandez à votre commerçant ! 🙂

Si vous souhaitez en savoir plus sur les graines paysannes, dites le moi en commentaire et je songerai à un article dédié. 😉

Diminuer sa consommation de viandes et poissons

Limiter sa consommation de viande

Sans nécessairement devenir végétarien ou vegan, il est cependant recommandé voire indispensable de réduire au minimum sa consommation de viande pour manger de manière respectueuse de l’environnement. Outre le traitement animal ahurissant et largement relayé par l’association L214 que je comprends entièrement, l’impact carbone de la production de viande n’est pas sans conséquences.

Pour citer un exemple concret : il faut 15 000 litres d’eau virtuelle pour produire 1kg de viande de boeuf. Tandis qu’il faut seulement 590 litres d’eau virtuelle pour produire 1kg de soja. De plus, un repas consommé en France à un impact carbone moyen de 2500g de CO2. Alors qu’un simple steak haché de 200g produit a lui seul un impact carbone de 5733g de CO2, même produit localement. Calculez vous aussi l’impact carbone de vos plats juste là.

De la pêche durable

On peut largement s’inquiéter de la biodiversité marine car celle-ci subit de vrais dommages : pollution plastique, réchauffement et acidification des océans, destruction des récifs et surpêche. L’empreinte de l’Homme est largement visible dans ce qui a créé la vie sur Terre… Ne l’oublions pas !

Alors pour agir positivement, vous pouvez d’abord opter pour des espèces de poissons labellisées pêche durable MSC. Ce label certifie une pratique respectueuse de la pêche : selon la saison (éviter les périodes de reproduction), limiter le temps et les capacités de pêche, éviter les zones fragiles. Si vous n’avez pas de poissonnier adoré près de chez vous, sachez que Picard est assez irréprochable concernant la pêche durable.

A savoir aussi qu’Intermarché détient 50% de la flotte française des chalutiers. Ce sont ces énormes bateaux qui raclent et détruisent les fonds marins. On boycotte ? Oh que oui.

La viande et le poisson sont nécessaires mais pas indispensables pour l’apport de protéines et de fer dont nous avons besoin. Mais comment font les végétariens et vegans ? Et faut-il des protéines à chaque repas ?

Miser sur les légumineuses : passer de la protéine animale à la protéine végétale

Les protéines permettent à notre corps de maintenir le sentiment de satiété pendant plus longtemps et donc de limiter la sensation de faim aux moments réguliers de la journée : matin, midi et soir. Le fer s’associe souvent à la protéine et apporte des éléments indispensables à notre santé car c’est lui qui aide au transport de l’oxygène dans tout notre organisme. C’est donc important de manger autant que possible des repas équilibrés : légumes, protéines/fer, féculents.

Je tire mon chapeau aux végétariens et vegans qui doivent constamment veiller à équilibrer correctement leurs apports nutritionnels. C’est un challenge : il faut du temps, aimer cuisiner, et beaucoup de patience. En ce qui me concerne, mon végétarisme a duré environ 3 mois avant de devoir céder face à mon anémie. Je préfère également ne pas être végétarienne pour ne pas imposer mon régime alimentaire aux autres lorsque je ne suis pas chez moi : parents, amis, etc. Aujourd’hui, je dirais que 80% de mes repas sont végétariens et je m’en porte très bien!

Pour vous aider à passer de la protéine animale à la protéine végétale, voici quelques aliments à fort apport en fer et riches en protéines : lentilles (vive les dahls!), quinoa, pois (chiche, vert, etc), haricots rouges/blancs, banane plantain, patate douce, spiruline (à saupoudrer ou consommer en comprimé).

Des idées de recettes, ça vous dit ? Si oui, écrivez-moi en commentaire. 🙂

Choisir ses commerçants

Manger de manière respectueuse de la planète, c’est aussi savoir choisir ses commerçants et producteurs qui participent jour après jour au maintien de la biodiversité et au respect du patrimoine alimentaire. Faire ses courses dans les supermarchés est souvent devenu incontournable. Mais les solutions plus éthiques pour acheter fruits, légumes, épices, graines, céréales, se multiplient aujourd’hui. Je vous conseille donc de privilégier ce que l’on peut appeler le « circuit court » : des commerces où le producteur peut vendre directement sans passer par de multiples intermédiaires. Bref, c’est l’inverse d’un supermarché.

Le circuit court, vous pourrez en trouver chez :

Retrouvez également plus de 6000 adresses en circuit court juste ici.

En bref, pour être responsable et se faire plaisir en mangeant, je vous conseille de : 

  • Manger bio, local et de saison
  • Diminuer votre consommation de viande (nul n’a besoin de manger de la viande tous les jours!)
  • Sélectionner des poissons issus de la pêche durable
  • Favoriser les protéines végétales (cela vous permettra de découvrir des recettes du monde entier!)
  • Choisir votre producteur/commerçant en circuit court

Maintenant que vous savez comment choisir et où choisir vos produits alimentaires préférés, vous avez les clés en main pour passer à une alimentation plus durable en douceur. Prochaine étape ? Adopter les éco-gestes alimentaires pour limiter le gaspillage et les emballages. A suivre donc… 😉

xoxo

Elena sans H

Photos : la mignonne Epicerie Vintage que j’aime tant.

2 Replies to “Être responsable et se faire plaisir en mangeant”

  1. Trop bien ! Merci pour cet article riche et complet qui résume parfaitement comment adopter une consommation responsable. Je suis aussi allée voir comment mesurer l’impact carbone de ses plats et c’est très utile je vais faire passer le message ! 😉

    1. Merci Lucy pour ton commentaire!
      Ravie que ces infos furent et seront utiles! 🙂

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